Hôtel Dieu de Beaune

L’Hôtel Dieu de Beaune fait partie de nos trésors régionaux.

Un grand merci à Bruno FRANCOIS

Chargé des collections
Hospices Civils de Beaune
Pour les informations précieuses qu’il nous a transmises
Merci à F. Vauban pour les photos

L’Hotel Dieu est reconnaissable à son toit en tuiles vernissés, aux motifs géométriques et aux couleurs flamboyantes et ponctués de grandes lucarnes.

Cette noble institution a été fondée en 1443 par Nicolas Rolin, chancelier du Duc de Bourgogne et son épouse Guigone de Salins.
Constamment entretenu et préservé, l’Hôtel-Dieu est un rare exemple de l’architecture civile de la fin du Moyen Age. Ses salles conservent une remarquable collection d’œuvres d’art, d’objets et de meubles du XVe siècle, dont le célèbre polyptyque du Jugement dernier, chef-d’œuvre de Rogier van der Weyden, commandé par Nicolas Rolin pour la chapelle.
La création de l’Hôtel-Dieu
Les « écorcheurs », troupes libérées de la guerre de Cent ans, sèment la terreur dans les campagnes et les villes de Bourgogne. Beaune n’est pas épargnée et ses habitants souffrent de misère et de famine. C’est dans ce contexte que le 4 août 1443 Nicolas Rolin fonde l’Hôtel-Dieu pour « la réception, l’usage et la demeure des pauvres malades ».
Conformément à la tradition médiévale, le chancelier Rolin justifie sa fondation comme un moyen d’assurer le salut de son âme par une « heureuse transaction » en donnant une partie de ses biens aux pauvres, image du Christ souffrant. Il dote sa fondation de mille livres de rentes annuelles sur les salines de Salins afin d’assurer l’indépendance de son hôpital.
Les travaux débutèrent le lendemain de la fondation. Huit ans et demi plus tard, le 31 décembre 1451, la chapelle est consacrée. Le jour suivant, le premier malade est accueilli dans la grande chambre des pauvres. Pour prodiguer les soins aux malades, Nicolas Rolin fit venir des sœurs de Valenciennes. En 1459, il congédia la supérieure des sœurs qu’il jugeait trop autoritaire et organisa la communauté des hospitalières de l’Hôtel-Dieu, confirmée peu de temps après par une bulle du pape Pie II.
Dès lors, l’Hôtel-Dieu acquière une grande renommée tant auprès des pauvres que des riches bourgeois et des nobles qui vinrent se faire soigner. En remerciement, ils firent des dons et des legs en faveur de l’hôpital, ce qui permit notamment de constituer un vaste domaine foncier, puis de fonder de nouvelles salles de malades.
Sous le règne de Louis XIV d’autres établissements hospitaliers lui furent rattachés situés à Pommard, Nolay, Meursault et Beaune. C’est en 1797, an V du calendrier révolutionnaire que furent créés les Hospices civils réunis de Beaune, par le rattachement à l’Hôtel-Dieu de l’Hospice de la Charité, orphelinat créé en 1645.
Les fonctions médicales ont été transférées en 1971 dans le nouvel hôpital construit à l’entrée nord de la ville. Depuis 1988, les bâtiments du XVe siècle sont entièrement dédiés aux visiteurs.
L’Hôtel-Dieu, monument historique
L’Hôtel-Dieu occupe une aire importante au cœur de la ville de Beaune avec son musée, ses cours, ses jardins, ses dépendances, son bastion du XVème siècle et ses centaines de mètres carrés de caves conservant, notamment, la réserve particulière de vin des Hospices. Les bâtiments ouverts au public, cernant la Cour d’Honneur, représentent la configuration de l’Hôtel-Dieu du XVème siècle.
Mais qui soupçonnerait que cet écrin d’architecture renferme une collection de quelques 5 000 objets, dont l’œuvre la plus remarquable est le célèbre polyptyque du Jugement dernier de Rogier van der Weyden ?
Dès la fondation de l’Hôtel-Dieu, Nicolas Rolin avait prévu de le doter de tous les objets mobiliers nécessaires à son fonctionnement. L’inventaire de 1501 décrit scrupuleusement l’ameublement et les objets en usage en ce début du XVIe siècle. Aujourd’hui encore, plus d’une centaine d’entre eux sont conservés à l’Hôtel-Dieu.
Ces objets ont trois origines distinctes : la fondation elle-même, les nécessités du fonctionnement d’un hôpital et les dons et legs de bienfaiteurs ou de malades y ayant séjourné.
Cet ensemble constitue un héritage riche et varié, que l’Inventaire Général de Bourgogne a étudié de manière exhaustive dès 1988. Ce vaste travail de recherche a permis de révéler une collection de plus de 2500 meubles, composée de lits, coffres et autres armoires, ainsi qu’une quantité similaire d’objets parmi lesquels des tapisseries, tableaux, sculptures, pots à pharmacie, etc.
INFOS PRATIQUES
Hospices de Beaune
2 Rue de l’Hôtel Dieu
21200 Beaune
Renseignements et réservations de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 16h00
sauf samedi, dimanche et fériés
Téléphone : 00.33.(0)380.24.45.00 ou 03 – Télécopie : 00.33.(0)380.24.45.99